Aujourd’hui, jour de la Saint-François, Cloclo est de retour, mais le cyclone Claude ne doit pas emporter nos artistiques contemporains dans son maelstrom médiatique. Au hasard, j’ai donc choisi le chevaleresque Éric Chevillard. Enfin, voilà un gracieux romancier qui brille par sa discrétion ! Ce pudique artisan du verbe taille ses diamants dans la pierre d’alun et la glace fondue du pôle de la psyché d’un curiste islandais flânant dans les rues du vieux pays dijonnais !
Cet auteur porte le casque d’Hadès ; ce heaume le rend invisible, mais, aussi, invincible ! Gageons que Chevillard est le seul à pouvoir démâter un canot pneumatique, tel Poséidon, avec la force tranquille de sa verve ! Mesdames, attention ! Ne lisez pas « verge », entre les lignes, car je ne pourrais ramer sur ces eaux intimes, sans subir les foudres de l’auguste artiste.
Éric Chevillard excelle dans l’art et la manière d’étendre, sur le fil du rasoir, le petit linge du quotidien. Lui, qui aime les fourmis et les girafes, sait combien il est difficile de rouler sa bosse sur le dos d’un chameau. Ainsi, Chevillard éclabousse notre face de lecteurs venimeux avec l’élégance de son humilité. Il a percé les 807 mystères de Paris, et sa plume est la seule capable de fendre la croupe toute munificente d’un éléphant d’Asie, assis sur une pile de disques de « Cloclo ». Qu’on ne s’y trompe pas, Éric Chevillard n’a pas l’usage de défenses pour taper à la porte de son éditeur ; il utilise, tel un druide, la branche d’un arbre vengeur ou l’éclat d’un ver luisant à Minuit, pour annoncer sa venue.
Où passe Éric Chevillard, le verbe ne repousse plus et le poil non plus d’ailleurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire