....le fil de mon discours, je parlais de
quoi déjà, le fil, je l'ai perdu, ça va revenir, tellement de
choses à dire s'agitent dans le palais de ma bouche...que je ne peux prévoir à l'avance, ça déboule à
la va-vite-comme-je te pousse, aucune idée, la seconde avant de ce qui
va sortir, mais une fois lancée c'est impossible que ça s'arrête...
j'aime tellement les mots que je ne peux pas m'empêcher d'en dire du
soir au matin et d'en sortir encore et encore même toute la journée...
... et même la nuit, ils sortent de mes lèvres comme 807 saumons pressés tous ces mots qui giclent
derrière mes dents et arrivent en rafale, ça y est j'ai
retrouvé le fil...
... tellement de mots et de paroles que ça
commence à être fatiguant pour mes maxillaires et je n'arrive pas à finir de parler
alors qu'il faudrait... je veux dire par là que ça serait nécessaire
de ralentir mon débit, oui, d'en dire moins, moins cracher de venin...
que ça arrête de passer en sifflant du larynx au palais avant d'être
propulsé au devant des incisives dans des micro-projections de
salive... mais je ne peux pas me retenir de causer maintenant, le
silence ferait un trou dans le blabla... les mots que j'aimais tant
débordent de ma bouche... toujours trop il en sort, mes joues acides
tremblent et j'en parle, ma mâchoire brûle et je le raconte aussi,
quand le robinet se bloquera-t-il... il faut que je me couse la
bouche, à gros points, vite mettre la main sur une aiguille, vite, du fil et une aiguille...
Texte cousu de fil d'or ou de fil d'art ? Les mots, comme des patates chaudes, brûlent le fondu enchaîné de notre discours... cours toujours trop vite, avec de la bave aux rêves...
RépondreSupprimerMerci et Bravo !
Plus qu'à se mettre à l'écriture ... ;)
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