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J’ouvre la page
d’accueil plusieurs fois par jour. Je
passe en revue les noms, les titres, j’en retiens un au hasard et je commence à
lire. Parfois je me contente de survoler le texte. Le plus souvent je dépiaute en
détachant soigneusement chaque syllabe.
Je suis comme un
papillon contre la vitre, je cogne et je me cogne. En vain. Depuis ma première
visite le compteur demeure obstinément bloqué sur le même chiffre, il
n’enregistre aucun de mes passages, il ne me reconnaît pas.
Papillon, j’essaie
une fois encore de butiner. Il y a ces petites fleurs derrière la vitre, comme
des mortes dans leurs cercueils, sagement alignées, et qui ne me voient pas, alors
que je les vois, moi. Et je me demande, « Est-ce que pour les autres les
choses se passent ainsi ? Est-ce que pour eux le compteur déroule normalement
ses chiffres ? »
Sauf à me dire
que ce serait moi le mort.
Ça doit être ça.
Ce texte pose évidemment la question de la manière dont se comptabilisent les visites sur un site. D’autant qu’en cas de pluralité d’auteurs, les compteurs ne tournent jamais au même moment. Et jamais non plus au grand jour. Toujours subreptices, en se cachant. RP.
RépondreSupprimerEt les papillons du coup se brûlent les ailes?
RépondreSupprimeren voila un qui aura fait tourner la petite mécanique des chiffres!. JP.