Éric Chevillard a écrit cela dans son journal L'Autofictif sur Internet :
«
La pensée en roue libre retourne toujours à certains lieux du passé qui
n’ont pourtant rien de bien remarquables et où nous n’avons pas
souvenir avoir rien vécu non plus d’extraordinaire. Ce peut être un hall
d’entrée, une allée, un bout de jardin ou de rue…, des endroits assez
neutres, vaguement déprimants. Ce sont des ornières du chemin dans
lesquelles inexplicablement notre pied est resté coincé, autant de
tombes déjà où nous semblons condamnés à demeurer enfouis
éternellement. »
Aussi,
moi-même, je me ressouviens de 807 lieux visités où j'ai désenchanté et
cessé d'exister en me laissant aller à ma propre pente, en glissant sur
les murs facebookiens à la recherche du temps que je ne retrouverai
plus. J'apprends la vie des autres comme un poème en statuts et
commentaires.
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