Je ferme les volets de mon âme avec cette grille à barreaux pour entourer mon rêve qui ne peut s’évader de cette forteresse en dentelle de fer. Je suis la gardienne des pensées des autres qui flottent à la surface du monde intérieur du monde extérieur. La nuit, à la pension, grouillent les rêves qui s’échappent des petits lits blancs. Moi, la plus petite, j’ai un lit-cage. Un lit-cage pour mon sommeil d’oiseau. Une cage pour le tigre que je sais ne pas être. Une cage de fer pour un oiseau de plomb, une cage d’enfer pour un oiseau de paradis, une cage pour un oiseau de paradis de plomb, une cage pour un sommeil de plomb. Je suis la chef d’orchestre du concerto des rêves. Je carde le coton des rêves. Je suis couchée dans ma cage pour dépeigner les rêves qui s’emmêlent, se télescopent, se copient, se nuisent, se croisent. Je veux bien qu’ils s’amalgament en un joli ciel de lit cotonneux au dessus du dortoir comme un arc-en-ciel aux 807 nuances à condition qu’ils retombent en plumes de neige sur chacun des enfants du monde.
Mais je ne sais plus si je dors ou si je veille : un rêve d’amour vient de me tomber dans l’œil. Je ne vois plus rien, mes yeux commencent à pleurer...
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