Je me souviens que l’armateur du navire est un marchand d’œufs de Liverpool. Je me réveille en sursaut. Je suis perdue au centre d’un lit immense. Je ne devine rien de ce qui m’entoure. Vite, une bougie. Et dans son aura, des ombres, des bois cirés qui reluisent, une table de chevet massive, tout ressemble à une chambre conventionnelle, au sommet d’un manoir d’Irlande, sauf l’odeur de goudron, de mèche qui brûle, de tonneaux suris, d’huile rance, d’embruns, et d’un atroce mélange de vieux rhum et de soupe de poissons. Au clapotis des vagues, aux craquements du bois, aux frottements des cordes les unes contre les autres s’ajoutent d’étranges petits bruits que je pense être la cavalcade des rats. Je veux en avoir le cœur net. Je me lève, pieds nus. Ma chemise de nuit est longue et déchirée dans le bas. Je prends la bougie pour trouver la porte de la chambre, sortir et éclairer le couloir...
C’est à ce moment-là que je vois grouiller dans la coursive, 807 poussins d’un jaune criard et duveteux qui se chevauchent dans un joli charivari. Nous étions depuis si longtemps, en panne de vent, dans cet îlot des Caraïbes que la cale s’est transformée en couveuse...
Taillé sur mesure pour le matin de Pâques, celui-là! Merci MO et bon chocolat.
RépondreSupprimerJ'aime bien cet univers entre rêve et ancienne réalité.
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