Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
jeudi 20 octobre 2011
Silence d’or
Chaque matin, Odilette se disait qu’il s’agissait de son dernier bain dans la mer dorée au sable fin. Elle revenait toujours de son excursion natatoire après de longues heures — épuisée mais ravie. Elle rentrait chez elle, ruisselante, vacillante, aimante... Odilon guettait le retour d’Odilette car il était inquiet du risque de noyade... Il l’accueillait en serrant son jeune corps pulpeux et salé contre son vieux corps attendri... Le jour de l’enterrement d’Odilon, Odilette se noya à 807 mètres au large en mer... À quoi bon rentrer puisque plus personne ne l’attendait à terre les bras grand ouverts.
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