A l’ombre des marronniers, délestés de leurs fleurs en grappe roses et blanches, si coupables des allergies des hommes, un moineau vient, pour la 807ème fois depuis le début de l’année, de piquer la plus grosse des miettes de pain que s’apprêtait à croquer le lourd pigeon. Le moineau sautille de l’autre côté d’un caniveau asséché et le pigeon, aux flancs ronds comme une tirelire pleine, vient de découvrir ce que la psychologie moderne qualifie de mauvaise estime de soi.
Pris dans les remous d’eau, des os de poulet carbonisés sont engloutis. A hauteur de caniveau, les fondements d’un radeau pour la liberté viennent de sombrer. Le moineau ne peut s’empêcher de penser que son jour viendra.
A hauteur de pigeon, la valse des chaussures toutes pareilles donne le tournis et la nausée. Son œuf le plus récent s’est brisé hier, l’eau a gonflé les caniveaux et, même en plein cœur du quartier chinois, les brisures de riz se font rares.
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