Mes chers petits, votre amitié fidèle m’est précieuse et comme je fus stupide de penser qu’elle pût être funeste à mon travail ! J’aurais bien des choses amusantes à vous raconter mais je sais que le temps vous manque pour les écouter tandis que vous courez chaque matin à vos passions laborieuses comme des vaches à l’abreuvoir. Au fond, vous avez raison, je ne fais pas autrement et, tout comme vous, il me faut attendre le soir pour enfin goûter mon instant d’introspection créatrice. Et tous ces instants remplissent mes cahiers. Mais vous, quand inlassablement vous posez ce suc vespéral, pour ainsi dire le sel de votre vie et le meilleur de vous-mêmes sur vos blanches pages, c’est pour aussitôt les faire s’envoler jusqu’à mes mains étonnées et ravies. Ah, mes chers petits, je vous en prie, durant les huit cent sept ans à venir, ne vous lassez pas de m’adresser ces suaves missives sublimées de vos ressentis, ne cessez pas, c’est si salvateur, surtout le samedi, le saviez-vous ?
Sabato triste... Quelle jolie chanson ! Je me souviens l’avoir souvent écoutée sur un Teppaz à piles posé au bord d’un petit pont de Venise, et désormais tous mes samedis sont colorés d’une nostalgie étrange et délicieuse. Alors c’est vraiment le jour idéal pour faire les courses de la semaine au supermarché. Ou bien un peu de ménage.
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