Les yeux clairs de Noémie sondent le regard vert de son père, tâchant d’y reconnaître un soupçon d’humanité et de vérité. Elle se perd dans cet abîme de non-dit. Elle revient à l’attaque, se laissant peu de répit, elle veut savoir :
— Si c’est le frère d’Otmar que tu as vu, est-ce vraiment un hasard cette rencontre car, s’il lui ressemble, peut-on imaginer que c’est son clone, suite aux expériences génétiques des Nazis ? Et que vient-il faire en France, que te... voulait-il ?
— À moi rien. C’est toi qu’il cherche, je l’ai soupçonné quand on a découvert les deux sœurs. La même signature morbide que j’ai déjà vue à Omsk. Car tu n’es pas ma seule fille, figure-toi. Comment imaginer que tu aurais échappé à la vague de clonage, il n’y a pas une petite voix à l’intérieur de toi qui te dit que j’ai raison ?
Noémie se sent défaillir. Elle doit se réveiller de ce cauchemar qui la place toujours dans sa ligne de mire ; où aller maintenant qu’elle se sait deux...
Elle voudrait faire 807 tours sur elle-même — effacer son double, mais d’un autre côté, trouver l’autre elle-même... et différente sans doute, cette idée la fait chavirer, brise son miroir. Elle trouverait Otmar qui ferait apparaître sa sœur et disparaître, espère-t-elle, l’écho de sa folie.
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