mardi 10 janvier 2012

Petit à petit

L’enfant était né et elle était partie aussi brusquement que dix mois plus tôt elle était entrée dans sa vie. Il était passé alors un instant de l’autre côté du miroir, dérive en technicolor, puis en était revenu tout doucement, de lui-même, le monde n’en avait rien vu, rien su. Depuis, par peur de voir son esprit partir en vrille sans retour, pour rester dans le contrôle absolu de lui-même, il compte, non pas les jours, non pas les nuits, non, il compte ce qui rythme son quotidien de père célibataire et sans emploi. À la 600e couche, qui vient d’être scotchée, déjà 561 biberons, 807 pleurs et seulement 316 sourires.


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