on
voyait une couche épaisse entre neige et goudron. vladje lançait ses
couteaux avec vigueur féroce. grande bête sauvage ongles becs et
canines. elle avait beau les lames n'avaient pas de prise dans la
bouillie jaune et noire. quelquefois elles raclaient un fond de quelque
chose mais ce n'était que rognure inapte à retenir qui ou quoi que ce
soit. après un petit monticule, elle crut qu'elle réussirait à
s'extraire de ce jus. mais inexorable quelque chose suivait son
cours. le sol était savonneux. vladje glissait lentement. elle glissait
navire sur gouffres. elle glissait.
la
veille il en fut certaine pour lui donner l'ordre de quitter ses terres
bien-aimées. vladje avait dit qu'elle réfléchirait. elle croyait que.
elle ne fit que différer son obéissance. on l'installa en pays inconnu,
quelque fois hostile, avec dragons, hexe à chevelure serpent, frelons,
mégères à casques, trublions à galettes, vociférateurs de
miel, hypnotiseuses à mandibules, semeuses d'humeurs, malandrins à vis,
lanceuses de vilebrequins, extirpeuses de gouges, raboteuses de joie,
moulineuses de phrases prêtes à l'emploi, parleuses d'autobus. il fallut
qu'elle trouva moyen de vivre avec.
c'est
quand elle comprit qu'elle glissait que soudain vladje compta. d'aucuns
disaient ça peut durer. d'aucuns demandaient elle va glisser jusqu'où.
elle compta. d'autres demandaient aussi jusqu'à quand. elle compta.
quelqu'un dit quand elle en sera à 807 quelque chose aura suivi son
cours.
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