lundi 17 septembre 2012

Tourner.


                           Tourner autour du pot, tellement, tellement longtemps que tu ne sais plus ce que tu voulais dire, et que les dents t’en grincent. 


                          Alors tu pars tourner pour de vrai. Comme les jeunes conducteurs, te voilà place de l’Etoile, à tourner, encore et encore, comme un sillon que tu creuserais avant de décider dans quelle rue t’engouffrer. Soudain, au bout de l’aile droite défoncée et fumante, le soldat inconnu, sa tombe et toi dans ta voiture encastrée sous l’Arc de Triomphe, et tous ces touristes dont les téléphones scintillent sur ta nuit d’effondrée sur le volant.


                           Le médecin est une femme, elle s’appelle Apolline. En fait, c’est une dentiste. Délicatement, elle t’allonge sur son siège futuriste. La lumière en plateau t’éblouit, mécaniquement tu ouvres la bouche comme si tu allais léguer ta mâchoire à la science. La voix de la dentiste flotte en direction de son assistante : 807 dents abîmées en bas, notez, voyons s’il y a autant de travail en haut.

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