Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
lundi 9 novembre 2009
749 – Seven hundred and forty-nine
L’insomnie me guette à nouveau. Je compte les moutons : un, treize, vingt-sept, cent trente-quatre, de petits moutons, à la laine crottée sous le ventre. Aux yeux gentils. Cinq cent vingt-cinq, l'un arrête de brouter, se retourne et me regarde, frémissant sur ses pattes maigrelettes. Le sept cent quatre-vingt-douzième gambade, le huit cent deuxième s’anime, suivi par quelques uns, et quand j’arrive au huit cent septième, un mouton noir surgit devant tous. Il fonce, ils chargent. Leurs maigres pattes galopantes font trembler la terre. Charge implacable et mécanique. Ils arrivent, énormes, sur moi. Je bondis hors du lit, mais qu’est-ce qu’il fait là, ce fil électrique. Aie, la claque !