Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
vendredi 16 octobre 2009
675 – Altı yüz yetmiş beş
Lewis sans Sète ne trouvait plus l'éblouissante assurance qu'il était bon d'être vivant. Il n'y avait que dans ce petit port méditerranéen qu'il pouvait respirer. Il avait été longtemps emprisonné à la prison des Baumettes et n'avait sauvé sa tête que grâce à l'abolition de la peine de mort, en ce merveilleux 9.10.1981. Vingt jours plus tard, comme pour se venger, la vilaine camarde avait fauché le premier des libertaires, le brave Georges Brassens, mort, en cette ville de Sète, le 29.10.1981 à 23h16. Date de mort, sans 7, à Sète. Match nul. Assis à califourchon sur une caisse d'anchois au cimetière du Py, section 9, allée A, Lewis, qui avait gardé longtemps le matricule 807 regardait fixement la stèle, et souriait
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