Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
vendredi 30 octobre 2009
719 – Settecentodiciannove
« Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ? » est une question que posent souvent les journalistes pour illustrer leur incompétence, parfois, pour les plus lettrés (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui), ils proposent au pauvre hère de répondre au « questionnaire de Proust ». D'habitude je réponds « Qu'est-ce que j'irais foutre sur une île déserte ? ». Mais aujourd'hui, comme le vent ondule les palmiers au-dessus de moi tandis que de jeunes femmes s'ébrouent dans la piscine, j'abandonne mon costume de vieux con et je donne à cet imbécile la liste des livres que j'ai apportés à l'île Maurice : « Les Grandes Blondes, Un pédigree, La Sorcière, La Salle de bain, Démolir Nisard, Meurtres pour mémoire, Martine petite maman, Ulysse, La Position du tireur couché... ». Si j'arrive au 807e titre, sans qu'il m'interrompe, c'est que les jeunes femmes sont toujours dans la piscine.