Déclinaisons d'un aphorisme d'Éric Chevillard. "804… 805… 806… j’avais très rigoureusement repris le compte des herbes de mon jardin en pliant celles-ci au fur et à mesure, cette fois, afin de ne pas me tromper, mais à la 807ème ortie, ma main enflée, engourdie de douleur, n’est seulement plus capable de bouger les doigts, j’abandonne."
jeudi 29 octobre 2009
715 – Syv hundrede og femten
Un billet pour le Pérou, à la recherche de cette expérience. Aujourd’hui, assise au fond de cette grotte, je bois pour déployer mes ailes. Le petit bonhomme a parlé d’une langue cassante comme des bouts de verre. Je me liquéfie dans la terre poussière. Jus noirâtre, ma chair dégouline entre deux cailloux. Une colonie de fourmis, deux scarabées, et des vers de terre gras. Traversée de la terre sans obstacle, point de lumière qui fuse vers les grandes profondeurs. Ça travaille, boue barbotant en gros soupirs, des étincelles crépitent derrière ...Frôlements, craquements, éblouissements depuis combien de temps dans cet éther crépitant ...Au cœur du noyau rougeoyant, futur et passé enlacés ...Je suis fibre et muscle, rouage et machine, cellule et cosmos, l’instant d’un claquement de doigt et 807 milliards d’années.